A l’aube, après un petit déjeuner qui me permet de gouter un délicieux miel sauvage, Loïc et le skipper Nono m’aident dans le choix des leurres que je viens d’étaler sur la table. Nous examinons les cannes que j’ai emportées : Daiwa Saltiga Bluefin 78 et Tenryu Furrary Popping pour lr lancer, et Sakura Mitsio 60 lb, Daiwa Saltiga Deep EX56S et Penn TRQ pour le jig, et nous attribuons à chacune le moulinet qui va bien : Daïwa Saltiga 6500 et Catalina 5000H, Shimano Stella SW 14000XG et Penn Conflict 6000.
La grande expérience de Loïc et Nono fait que tout est rondement mené et sans perdre de temps nous embarquons dans le « Gween», une coque open d’un peu plus de 8m propulsée par un puissant Suzuki quatre temps. Un Sondeur GPS Humminbird ainsi qu’un taud rétractable équipent le bateau : indispensable lorsqu’il s’agit de jigger précis sous un soleil mordant.
Mais dans l’immédiat, pas de taud car nous mettons les gaz afin de rejoindre un premier spot situé à une quinzaine de minutes du camp.
« Alors depuis combien de temps tu n’as pas pêché la carangue ? » me demande Loïc en coupant le moteur.
« Au moins deux ans ».
« Ok alors prend un popper et lance à droite, à 15h00, le plus loin que tu peux ! ».
Je me demande un instant si il est sérieux : nous sommes en dérive un peu au milieu de nulle part, aucune chasse, aucun oiseau aucun haut-fond visible et une mer complètement plate… Histoire de blaguer à mon tour je lui lance.
« C’était mon anniversaire il n’y a pas longtemps alors peut-être qu’un poisson me fera un cadeau en se suicidant.. »
Réponse du capitaine : « Oh, je t’annonce mieux que ça en trois lancers au plus, tu vas prendre une GT »
Là je me dis que ce Breton a décidément beaucoup d’humour. Premier lancer, je propulse un Halco Roosta 190 le plus loin possible et le ramène avec un maximum de gros « splashes ». Juste avant de relancer je regarde Loïc et Nono : un sourire facétieux illumine leurs visages et pourtant il ne me reste plus que deux lancers pour les faire mentir.
Deuxième lancer : tandis que je pompe pour la troisième fois mon popper se prend une terrible baffe de travers par une ignobilis furax ! Et alors que le moulinet entame sa musique sifflée ô combien agréable, mes acolytes entament en cœur un « Happy birthdaaay to youuuuuuuuuuuu ! ». J’ai presque envie de leur sauter dans les bras, mais pas tout de suite, nous ne sommes out de même que le premier jour, et la carangue continue de tirer fort de son côté !